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INTESTINS ET DIARRHEE : Stratégies naturopathiques essentielles

 

Avant tout conseil naturopathique, s’assurer que l’on n’est pas dans l’une des situations suivantes qui relèvent clairement de l’urgence médicale et du diagnostic :

  • Diarrhée aiguë du nourrisson
  • Diarrhée aiguë du vieillard
  • Diarrhée accompagnée de fièvre, de sang dans les selles ou associée à des symptômes suspects (raideur de la nuque, photophobie, paralysies et autres troubles neurologiques, grandes douleurs …).

 

Ces exclusions relevant de l’urgence et de la médecine allopathique mises à part, explorons à présent le cas de l’épisode diarrhéique le plus classique, associé le plus souvent à une gastro-entérite banale, à des maladresses nutritionnelles ou à un dérangement estival (Turista).

 

  1. Se reposer le plus possible (économie énergétique) et ne pas s’opposer a priori à la diarrhée, mais la respecter durant 24 à 48 heures, chez l’adulte, car elle témoigne :
  • Soit d’une violente élimination de toxines microbiennes (ou d’une infection virale, mycosique, voire parasitaire)
  • Soit d’un abus de fibres alimentaires (grosses quantités de fruits ou de verdures laxatives) ayant irrité la muqueuse intestinale
  • Soit d’une chasse biliaire (et gastrique) importante, associée souvent à un bol alimentaire trop copieux, trop arrosé ou trop riche, voire simplement à des mélanges indésirables (bien que gastronomiques !) : c’est l’indigestion.

 

  1. Dès les premiers symptômes, prendre une grosse quantité de « charbon végétal activé » afin d’assainir au plus tôt le tube digestif : c’est l’anti-poison universel bien connu. Le charbon absorbe étonnamment les toxiques sur son passage, mais il adsorbe aussi des quantités énormes de gaz et de toxines.

Ce « premier réflexe » naturopathique sera aussi très salutaire dans toutes les situations infectieuses aiguës (rhinites, sinusites, angines, otites, bronchites, cystites, …) qui possèdent presque toujours une racine humorale et causale au plan des fermento-putrescences coliques.

Chez l’adulte : une à trois cuillères à soupe de poudre dans un grand verre d’eau. Mélanger, boire rapidement. Ne pas s’étonner des prochaines selles colorées en noir bien évidemment.

Attention :

  • ! le charbon végétal a la propriété d’entraîner aussi les molécules de synthèse pouvant être nécessaires (médicaments, contraceptif oral). Le prendre toujours à distance des remèdes indispensables.
  • !! ne pas utiliser chez les consommateurs d’huile de paraffine, même quelques semaine après des prises (possibilités d’occlusions intestinales)

 

  1. Se mettre à la diète afin de :
  • ne pas « en rajouter » !
  • mettre au repos les fonctions digestives déjà surmenées
  • participer à l’assainissement du tractus digestif

En clair, ne consommer que de l’eau de riz (décoction de riz blanc), ou / et du riz blanc bien cuit, à volonté.

 

  1. Boire abondamment, car les pertes hydriques sont importantes (surtout aux deux extrémités de la vie) et peuvent menacer la vie des individus les plus fragilisés.

Choisir des eaux (chambrées), tisanes de thé noir, eau de riz … éventuellement salée à l’eau de mer hypertonique (Sérum de Quinton) pour compenser les pertes minérales. Faute de mieux (vraiment !) : Coca[1].

 

  1. Dans les jours qui suivent, élargir les menus à d’autres aliments connus pour ralentir ou normaliser le transit :
  • purée ou compote de coings ++++
  • poudre de caroube (à mélanger dans de l’eau de riz) ++++
  • fécule de kouzou (ou arrow-root) +++
  • lait de jument Jum’ Vital (La Voie Lactée) +++
  • K-Philus + à ++++
  • pomme crue râpée et pelée ++
  • carottes cuites ++
  • purée de myrtilles +
  • banane écrasée +
  • céréales raffinées (semoule, pipil) ou sans gluten (quinoa, millet, sarrasin, polenta, …) ou fécules (tapioca, pomme de terre, …) ++
  • un peu de cacao maigre et d’origine biologique ++

 

  1. Dès les premières 24 heures de dérangement intestinal, favoriser la régénérescence de la flore grâce à des complexes pré et probiotiques, par exemple :
  • B. de PariNAT
  • Bioprotus 7000 de Carrare
  • voire Lactéol (en voyage à l’étranger, faute de mieux).

Parmi tous les autres excellents produits présentés plus haut dans cet ouvrage, choisir ceux qui contiennent le moins de FOS.

 

  1. Si la diarrhée ne cède pas avec tout ce qui précède (et que l’on n’est pas non plus dans l’une des situations d’exclusion nécessitant l’intervention de la médecine allopathique), il est possible de freiner le transit avec de l’argile.

Nous ne conseillons cette utilisation qu’en dernier recours, afin de ne pas bloquer trop tôt une élimination salutaire.

Employer de l’argile surfine, blanche le plus souvent, et non ionisée (marque Argiletz par exemple), à la dose de une cuillère à soupe dans un grand verre de liquide, une à quatre fois par jour[2].

Agiter et boire le tout (il s’agit ici du « lait d’argile » et non de la cure désintoxiquante d’ « eau argileuse » où on laisse la poudre décanter au fond du verre en en buvant que l’eau).

On peut aussi prendre l’argile dans une tisane de plantes anti-diarrhéiques : salicaire, racines de ratanhia, feuilles de ronces et de chêne, …

Diminuer immédiatement les doses d’argile et espacer les prises à mesure que le transit se normalise.

 

 

[1] A l’origine, la première formule était réservée aux troubles vétérinaire digestifs. A base de farine de caroube et d’extraits de feuilles de cola, elle modérait effectivement les accélérations du transit. De nos jours, il est difficile d’expliquer exactement pourquoi un verre de ce soda aide à faire passer un repas difficile ou à modérer une gastro-entérite (la composition détaillée est toujours tenue secrète) : acide phosphorique venant à l’aide des acides gastriques défaillants ? extrait de carouble anti-diarrhéique ? effet placebo lié à la boisson gazeuse … ou simple « effet Destop » du breuvage ?!

[2] L’argile, prise à des doses plus importantes encore, est probablement le seul remède naturel capable de neutraliser, sans effet iatrogène, les diarrhées dramatiques des malades du SIDA et celles qu’occasionnent bien des pathologies tropicales (dysenteries, choléra, diarrhée verte, …). Cf. L’association de notre consœur Florence Thiriez, « L’homme et l’argile » (Internet)