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Les ablutions

Conscient que si la nuit s’opèrent des métabolismes complexes d’homéostasie, de désacidification humoral et d’activation émonctorielle silencieux, l’Homme heureux sait parfaire ce nettoyage interne régulièrement par une hygiène appropriée.

Bien entendu, il est rare qu’on dispose de suffisamment de temps pour mettre en pratique l’ensemble des conseils qui suivent … mais chacun pourra tester ce qui lui convient, voire s’organiser pour une alternance des méthodes.

  • Se moucher, soigneusement mais sans violence, afin de dégager les voies respiratoires supérieures d’éventuels mucus accumulés.
  • Se racler doucement la langue, à l’aide d’un rape-langue que connaissent bien les adeptes du Hatha Yoga, voire d’une petite cuillère tout simplement. Oter cet enduit blanchâtre assurera d’une part une meilleure haleine, favorisera les fonctions gustatives, mais sera aussi un bon miroir des fonctions hépato-intestinales nocturnes : Chargée chez les jeûneurs, la langue témoigne du travail de désintoxication ; chez les adeptes du fromage au dîner, elle signale un encrassement digestif affectant sournoisement la flore intestinale. Elle demeure rose chez les personnes en parfaite santé, comme chez … les jeunes enfants !
  • Se nettoyer les fosses nasales à l’eau salée. Cette bonne pratique, nommée Neti en sanscrit, est souveraine en cas de rhume, mais elle est aussi préventive (et stimulante par voie réflexe).

Il s’agit d’utiliser un petit récipient (Lota) rappelant une théière dont le bec s’ajusterait à la taille des narines. La remplir d’eau tiède légèrement salée (1 cuillère à café rase de fleur de sel ou bien de sel de Nigari[1]), bien dissoudre, puis faire couler l’eau entrant par une narine et ressortant naturellement par l’autre. Respirer pendant ce temps par le nez (!), penché au dessus du lavabo. Utiliser une moitié du liquide pour chaque narine. Il est impératif de bien se moucher ensuite, afin de ne laisser que le minimum de liquide dans les sinus (pencher la tête à cet effet, tantôt à droite, à gauche, la relever, la baisser, tout en soufflant par le nez par saccades).

Vous serez surpris des éliminations parfois rejetées (mucus, poussières) et des bienfaits de la méthode.

Comme toutes méthodes de ce type, il est préférable de s’organiser pour réaliser des cures de quelques jours par semaine, ou de quelques semaines par mois, plutôt que de pratiquer non stop, afin d’éviter l’accoutumance et d’y perdre en efficacité.

  • Se laver les dents, avec une brosse douce et synthétique (les poils de soie ou de sanglier, d’allure pourtant plus écologique, sont de vrais nids à bactéries !). Pour dentifrice, choisir, ou mieux, alterner l’une des propositions suivantes : Pâtes du commerce bio (Wéléda, Argiletz[2], Cattier, …), poudre de plantes dentifrices ayurvédiques (dans les boutiques de produits indiens), bicarbonate de soude, charbon végétal activé, mélange de fleur de sel et d’huile d’olive, eau de Botot, argile surfine enrichie d’une seule goutte d’un mélange d’huiles essentielles spécifiques (myrrhe, sauge sclarée, romarin, citron et lentisque).
  • Se masser les gencives soigneusement, avec le doigt, afin d’activer la microcirculation locale, geste toujours favorable à la santé des gencives et des dents.
  • Oser la bain de bouche à l’huile. Cette méthode, encore trop peu connue en France, est bien connue de nos confrères allemands Heilpraktikers. Par gain de temps, elle peut se réaliser pendant la douche ou le bain de siège.

Il s’agit de garder longtemps en bouche une bonne cuillère d’une huile vierge, de première pression à froid (noix, oeillette, colza, olive, courge, noisette, argan, chanvre, …), sans l’avaler. Faire circuler l’huile en bouche et apprécier les nuances des saveurs pendant 2, 5, 10 minutes, puis recracher. Une méthode souveraine pour la santé globale de la bouche mais aussi pour activer les fonctions émonctorielles tout au long du tractus digestif.

  • Le bain de siège froid.

Ancestrale technique bien connue des hygiénistes et des naturopathes, le bain de siège froid est une quintessence de bienfaits au plan glandulaire (stimulation des gonades mais surtout des surrénales), nerveux (neurovégétatif), circulatoire (hémorroïdes, congestions pelviennes…) et énergétique (effet de prise de terre négativante au plan électromagnétique + stimulation des deux premiers centres énergétiques ou chakras).

Préparer une grande cuvette avec de l’eau froide (bien chauffer sa salle de bain néanmoins avant d’aller casser la glace des torrents !). S’asseoir dans l’eau, (pieds à l’extérieur !) sans que le niveau ne dépasse le pubis. Agiter l’eau (très important) avec la main, un gant, une spatule en bois (ce qui rapproche ce soin de ce que Kühne nommait bain de siège à friction, et de ce qui est remis en vogue aujourd’hui sous le nom de bain dérivatif.

La durée est de quelques secondes au début (et surtout chez les frileux), puis, peu à peu, jusqu’à trois à dix minutes. Les temps héroïques où l’on conseillait des bains de sièges jusqu’à la taille, où nageaient des glaçons et qui duraient 30 minutes et plus est bel et bien révolu. Les typologies sur vitales des robustes gaillards d’antan se font rares il est vrai.

Attention :  Bien se frictionner à la sortie de ce bain de siège. Une réaction chaude et euphorique est alors impérative. Si l’on reste frissonnant ou tremblant, ne pas hésiter à prendre une bonne douche chaude et une boisson chaude également. C’est alors que l’eau était trop froide, ou la durée trop longue, ou bien … la vitalité personnelle trop défaillante pour assumer favorablement  cet exercice. Patience, tendresse pour soi-même et … recommencer au mois d’août prochain !

  • La douche écossaise. Superbe clé d’hydrothérapie traditionnelle, cette douche est toujours souveraine pour stimuler les processus adaptatifs neuro-glandulaires. Elle aguerrit son homme pour reprendre le mot de Georges Rouhet. Correctement pratiquée, la douche écossaise est aussi l’une des bonnes habitudes préventives lors des tendances à l’insuffisance veineuse des membres inférieurs

Toujours débuter par une douche générale bien chaude. Rafraîchir ensuite le corps, en commençant par le bas. La température de l’eau doit être progressive pour habituer l’organisme au choc thermique.

Alterner ainsi sur le mode eau chaude / eau froide au minimum trois fois de suite. Terminer sur le froid, sauf chez les grands frileux arthritique qui devront terminer sur de l’eau tiède, au moins les premières semaine de pratique.

Attention :  Bien veiller à ne pas utiliser de l’eau brûlante ni glacée mais simplement chaude et froide, car les trop grosses différences thermiques peuvent apporter des effets opposés à ceux recherchés.

Ne pas pratiquer chez les malades trop affaiblis, en cas d’oedème et chaque fois que la douche devient synonyme de stress insurmontable (car les méthodes trop spartiates ne sont jamais porteuses d’harmonie à long terme…).

  • Si besoin, utiliser un savon doux, à pH neutre ou mieux légèrement acide (comme celui de la peau saine) tel que le liquide moussant de Cattier, les pains dermatologiques sans savon vendus en pharmacie (Aveenoderme, La Roche Pozay), les savons ayurvédiques, ou une base moussante neutre et biologique enrichie de 5% d’huiles essentielles à son goût (lavande, sauge, romarin, santal, géranium rosat, mélaleuque à feuilles alternes, ylang-ylang, coriandre, …) et de 5% de vinaigre de cidre ou de lactosérum (petit lait).
  • Profiter de cette douche pour éliminer et abandonner à l’eau ses impuretés énergétiques et psychiques. Les Thérapeutes esséniens invoquaient ainsi l’ange de l’eau en formulant une courte invocation qui peut être toujours d’actualité. Par exemple : « Comme je lave mon corps, j’abandonne à l’eau mes impuretés énergétiques, mes émotions et pensées négatives …».
  • Se frictionner énergiquement au gant de crin, à la suite du bain de siège comme de la douche. Bien insister sur la colonne vertébrale. Bien évidement, adapter les frictions à l’état de sa peau (et à celle de son partenaire de salle de bain, le cas échéant), et éviter les muqueuses comme les zones fragilisées (boutons, verrues, capillaires apparents, …).

En pleine nature, se frotter avec des bouquets fraîchement cueillis de romarin, de sauge ou de basilic laissera un souvenir impérissable !

  • Pour terminer ces ablutions, l’Homme heureux se masse (ou mieux, masse sa compagne puis se fait masser !) aux huiles essentielles. Il utilise un mélange tout fait (type huiles de massage Wéléda), ou mieux, une recette personnelle qui pourra vous servir de parfum pour le reste de la journée.

Dans une base d’huile de sésame ou de gel d’aloe vera (non gras) mélanger 5 à 20% d’un complexe aromatique parmi : Huiles essentielles de santal ou d’ylang-ylang (parmi les plus sensuelles), lavande, rose (voire palmarosa ou géranium rosat pour un coût plus raisonnable) coriandre, cèdre de l’Atlantique (notes boisées), patchouli (une trace suffit !), myrrhe, nard, oliban ou benjoin (pour des notes plus mystiques ) …

Insister sur la colonne vertébrale, la ligne antérieure allant du sternum au pubis et la plante des pieds mais éviter les muqueuses.

Attention : toujours tester une trace d’huile essentielle sur l’extérieur du bras ou de la cuisse en cas d’allergie possible. Si par mégarde, une goutte d’huile essentielle s’égarait dans l’œil durant votre préparation, nettoyer immédiatement, mais avec de l’huile de table uniquement (olive, colza, … mais surtout ni eau ni alcool).

  • Besoin d’un déodorant ? Gare aux produits inhibiteurs (anti perspirants), même naturels, qui peuvent bloquer dangereusement la fonction de sudation. Utiliser simplement l’ancestrale pierre d’alun (que nos grands pères utilisaient pour limiter le feu du rasoir), voire une trace de gel d’aloe vera enrichi de 2% d’huile essentielle (cèdre, santal, ylang, rose, palmarosa, patchouli, myrrhe,…).
  • Pour les soins cosmétiques de jour (femmes comme homme) découvrir par exemple la merveilleuse gamme du Dr. Hauschka, d’inspirations anthroposophique.

 

[1] Sels de Nigari ou chlorure de magnésium naturel : commercialisé par Ludmilla de Bardo, dans les bonnes boutiques d’alimentation bio ou sur les salons spécialisés.

[2] Eviter d’utiliser régulièrement des pâtes argileuses en cas de parodontose ; pour bénéfique qu’elle soit, on note à l’expérience que l’argile tend à accélérer les déchaussements.

[3] em111@club-internet.fr